
Quelles sont les initiatives de Colruyt Group en faveur du climat ?
Le climat : qu’en est-il et pourquoi est-ce si important ?
Les gaz à effet de serre, tels que le CO₂, le méthane, le gaz hilarant et la vapeur d’eau, sont naturellement présents dans l’air. Ils permettent de retenir en partie la chaleur du soleil. Sans eux, il ferait beaucoup plus froid sur terre. Depuis la révolution industrielle, diverses activités humaines ont renforcé cet effet naturel de serre. La combustion d’énergies fossiles et la déforestation ont engendré une augmentation de 40 % de la concentration de CO₂ dans l’atmosphère en à peine quelques siècles. Tous ces gaz à effet de serre participent au changement climatique. Pour inverser la vapeur et améliorer la qualité de l’air, nos émissions de CO₂ doivent donc baisser sur le plan mondial.

Quelle est notre contribution aujourd’hui ?
En tant que distributeur, nous nous rendons compte de l’empreinte que nous avons sur le climat. C’est pourquoi nous œuvrons depuis des dizaines d’années à la réduction de notre empreinte environnementale. Non pas en compensant nos émissions de CO₂ par l’achat de certificats, mais bien en évitant et en réduisant réellement nos émissions.
Nous suivons rigoureusement nos émissions conformément au Greenhouse Gas Protocol, le protocole le plus utilisé dans le monde pour calculer les émissions de gaz à effet de serre. Nous en dressons l’inventaire de manière transparente dans notre rapport annuel, à deux niveaux. D’une part, nos émissions directes de CO₂ engendrées par nos activités liées aux bâtiments, au transport et à la production (catégorie 1). D’autre part, le CO₂ que nous émettons indirectement lorsque nous consommons l’électricité verte que nous avons achetée (catégorie 2).

Nous avons passé au crible l’ensemble de nos activités et défini les quatre domaines les plus marqués par nos émissions deCO₂. C’est donc dans ces domaines que nous nous investissons le plus pour réduire notre empreinte sur le climat. Il s’agit de la réfrigération, du chauffage, de l’énergie et de la mobilité. Grâce aux nombreux projets en cours dans ces quatre domaines, nos émissions directes de gaz à effet de serre baissent en chiffres absolus depuis 2016.

Techniques de réfrigération fraîchement déployées
Réfrigérants naturels
En tant que distributeur, nous exploitons de nombreux magasins. Et tout autant d’installations de réfrigération pour les boucheries, mais aussi les espaces fraîcheur. Les systèmes de réfrigération traditionnels contiennent généralement des réfrigérants synthétiques (tels que le R507 ou fréon) qui participent au réchauffement climatique. Depuis 2020, les directives européennes interdisent toute nouvelle installation de système de réfrigération utilisant ce type de réfrigérants synthétiques. C’est pourquoi nous sommes complètement passés aux réfrigérants naturels, tels que le propane et le CO₂. Par rapport aux réfrigérants synthétiques classiques, ils permettent de réduire de quelque 90 % les émissions de gaz à effet de serre. De plus, les nouveaux systèmes de réfrigération contiennent jusqu’à 30 fois moins de réfrigérant et sont moins sujets aux déperditions de gaz.

Glace liquide
Contrairement à de nombreux autres distributeurs, nous n’utilisons pas de camions réfrigérés pour acheminer les produits frais et surgelés dans nos magasins. Nous les préparons dans des charrettes réfrigérées, que nous pouvons transporter dans une remorque classique. Nos camions sont ainsi remplis à environ 95 % et nous évitons les kilomètres superflus. Début 2016, nous avons développé notre propre liquid ice container (LIC) pour le transport de produits frais. Pour obtenir la glace liquide qui servira à réfrigérer la charrette, nous ajoutons de l’éthanol à de l’eau et remuons constamment ce mélange pendant le processus de gélification. La glace liquide est alors injectée dans les parois des charrettes réfrigérées spécialement conçues à cet effet. Cette opération s’effectue dans notre centre de distribution. Et voilà, les charrettes sont prêtes à être remplies et à prendre la direction des magasins. Les produits frais sont actuellement livrés en magasin avec 6 600 LIC. Pour les surgelés, nous avons développé un système similaire avec de l’eau et du sel. 2 000 charrettes de ce type sont en circulation. Le liquide est récupéré et réutilisé, après gélification. Ainsi, aucune goutte ne se perd.

Chauffage
Si la réfrigération a une empreinte sur le climat, le chauffage aussi. Les systèmes de chauffage ont généralement recours aux énergies fossiles, dont la combustion libère de grandes quantités de CO₂. Colruyt Group développe un parc de magasins zéro combustible fossile, donc sans combustion de mazout ou de gaz naturel. Ces succursales sont uniquement chauffées avec de la chaleur résiduelle et des équipements alimentés par de l’électricité verte. Nous évitons ainsi 99 % des émissions de CO₂ par rapport à un magasin équipé d’une chaudière classique. La transition vers les magasins zéro combustible fossile s’effectue en plusieurs étapes.

Rénovation en magasins basse énergie
En 2017, nous avons entamé notre parcours d’économie d’énergie pour la rénovation de nos magasins les plus anciens. Notre ambition est de renforcer l’isolation et l’étanchéité à l’air de chaque succursale dont nous sommes propriétaires, mais aussi de procéder aux mises à niveau techniques nécessaires.

Récupération de la chaleur
Pour refroidir quelque chose, il faut littéralement en extraire la chaleur. Ce processus intervient par exemple dans les installations de réfrigération destinées aux produits frais. Cette chaleur est précieuse et il serait dommage de la gaspiller. La « chaleur résiduelle » est récupérée pour chauffer le magasin. Nous appliquons ce processus de récupération de la chaleur lors de la construction des magasins Colruyt Meilleurs Prix, OKay et Bio-Planet, ainsi que lors des rénovations. Nos installations de réfrigération utilisent des réfrigérants naturels et sont particulièrement appropriées à la récupération de la chaleur. La boucle est ainsi bouclée.

Certains magasins Colruyt Meilleurs Prix et Bio-Planet disposent d’une grande boucherie consommant une importante quantité d’eau chaude sanitaire. Dans de tels cas, nous utilisons une pompe à chaleur. Une pompe à chaleur puise les calories dans l’air extérieur et les utilise pour chauffer l’eau. Elle est alimentée par de l’électricité 100 % verte. Ce système est beaucoup plus économe en énergie qu’un chauffe-eau électrique et ne rejette pratiquement aucune émission de CO₂ par rapport aux équipements au mazout ou au gaz naturel.

Nos magasins non alimentaires et d’autres bâtiments ne disposent pas d’un système de réfrigération permettant de récupérer de la chaleur. Une pompe à chaleur peut alors s’avérer particulièrement utile. Il en va de même pour les magasins de plus grande taille où la chaleur résiduelle de la réfrigération est insuffisante pour chauffer tout le volume. Nous en avons déjà installé une dans notre siège social à Hal. Nous examinons les possibilités de déployer ce système et continuons à rechercher des solutions pour remplacer les combustibles fossiles.
Réseau d’énergie intelligent
Chacun le sait désormais : il est crucial d’éviter la consommation d’énergies fossiles pour lutter contre le changement climatique. Nos efforts sur le plan énergétique sont doubles : réduction de notre consommation d’énergie – et pour celle que nous consommons –, utilisation accrue d’énergie verte.

Encore plus d’énergie verte
L’énergie verte est un moyen important de réduire nos émissions de CO₂. Nous couvrons déjà l’intégralité de notre consommation électrique avec de l’électricité verte, grâce à notre propre production et à nos participations dans des holdings énergétiques. Actuellement, 79 sites de magasins et bâtiments centraux sont déjà équipés d’une installation solaire. Et grâce à Eoly, nous générons de l’électricité à l’aide de 14 éoliennes terrestres. Nous investissons aussi dans l’énergie éolienne en mer par l’intermédiaire de Parkwind. En 2019, nous avons ainsi produit 620 135 MWh d’électricité verte au total, ce qui nous a permis d’éviter l’émission de 147 000 tonnes de CO₂.

Mobilité et transport
Près de 30 000 collaborateurs, 4 millions de clients et un nombre incalculable de produits dans notre chaîne logistique. Leurs déplacements ont une incidence énorme sur le climat. D’où la nécessité de mettre en place une stratégie en faveur d’une mobilité intelligente.
L’empreinte climatique d’un produit
Les produits garnissant nos rayons ont aussi une incidence indirecte sur le climat. Nos possibilités d’influer sur leur incidence sont limitées. Il nous est également plus difficile d’en dresser des rapports. Qu’à cela ne tienne, nous nous concertons aussi avec nos fournisseurs pour réduire l’empreinte climatique des produits qui composent notre assortiment. Nous examinons le cycle de vie complet d’un produit : de la matière première au recyclage en passant par la production, l’emballage, le transport, l’utilisation et le traitement des déchets. Nous nous attelons d’abord aux facteurs dont l’empreinte est la plus forte. Voici quelques exemples :
- Nous avons déjà amélioré sensiblement la composition, la production, le transport et le traitement des déchets de nos langes Boni Selection. Ces adaptations représentent une réduction des émissions de CO₂ de 5 %.
- Au sein de notre département de production Fine Food Meat, nous redoublons d’efforts pour rendre la filière viande plus durable. En parallèle, nous misons aussi sur les substituts de viande végétaux dont l’effet sur le climat est moindre que celui des préparations de viande traditionnelles.
- Quel gâchis de voir ces efforts de réductions des émissions de CO₂ anéantis quand en fin de compte, il faut jeter de la nourriture ! C’est pour cette raison que nous prenons de nombreuses initiatives pour lutter contre les pertes alimentaires. Grâce à un système de réapprovisionnement automatisé, nous parvenons à vendre 97,38 % de nos produits frais et surgelés. Quant aux 2,62 % des produits invendus, nous cherchons à leur donner une fin utile.
Quelles actions voulons-nous encore entreprendre à l’avenir ?
Il n’entre pas dans nos ambitions d’atteindre la neutralité climatique. Pourquoi ? Parce que la « neutralité climatique » au sens strict du terme n’existe pas. Elle impliquerait de s’engager dans des activités et processus qui ne contribuent pas au changement climatique ou, en d’autres termes, qu’ils ne libèrent aucune émission de gaz à effet de serre, comme le CO₂. C’est irréaliste. Pour atteindre la neutralité climatique, une entreprise peut notamment compenser ses émissions par l’achat de certificats : en échange du CO₂ qu’elle émet, cette entreprise veille à ce que les émissions de CO₂ baissent ailleurs ou à ce qu’elles soient capturées dans l’atmosphère. Telle n’est pas notre approche. Nous entendons agir et miser sur des projets innovants pour réduire réellement nos émissions. Pas à pas.
En revanche, il entre bel et bien dans nos intentions, d’ici fin 2020, de réduire de 20 % nos émissions directes de CO₂ par rapport à 2008, proportionnellement à notre chiffre d’affaires. Pour nos activités en Belgique, en France et au Grand-Duché de Luxembourg. Le 31 mars 2020, nous avions déjà atteint une réduction de 18,6 %. Nous sommes en bonne voie pour réaliser notre objectif d’ici la fin de cette année. C’est pourquoi nous nous fixons d’ores et déjà un nouvel objectif : d’ici 2030, réduire de 40 % nos émissions directes de CO₂ par rapport à 2008, toujours proportionnellement à notre chiffre d’affaires.

Comment allons-nous continuer à réduire nos émissions directes de CO₂ ?
Chaque année, nous transformons durablement quelque 20 magasins existants en magasins basse énergie. Soit 234 rénovations d’ici 2029 pour un investissement de 35 millions d’euros. Lors de chaque rénovation, nous installons aussi systématiquement un éclairage LED. Également sur les parkings. Il va de soi que ce type d’éclairage équipe d’office les nouveaux magasins et bâtiments.

Dès 2030, selon les directives européennes, il sera interdit, en cas de déperdition de gaz, de recharger les installations de réfrigération classiques à l’aide de réfrigérant synthétique. D’ici cette échéance, notre ambition est de remplacer le système de réfrigération de tous les magasins Colruyt Meilleurs Prix, OKay et Bio-Planet par une installation fonctionnant à l’aide de réfrigérants naturels. Cette conversion nous permettra de réduire de 11 % nos émissions de CO₂, par rapport au total de nos émissions de CO₂ de 2015.
Avec Eoly, nous veillons à augmenter chaque année notre capacité de production d’énergie renouvelable. Notre objectif est de produire un maximum d’énergie verte, de préférence en collaboration avec Eoly Coopération. Les coopérateurs ont ainsi la possibilité d’investir directement dans des éoliennes terrestres et d’en tirer un bénéfice. En effet, ce n’est qu’ensemble que nous pouvons lutter contre le changement climatique.

Un écoscore pour tous les produits
Aujourd’hui, il existe diverses méthodes pour évaluer l’empreinte climatique d’un produit ou d’une organisation. Le Product Environmental Footprint (PEF) est la norme européenne pour la réalisation des études d’analyse du cycle de vie (LCA – life cycle assessment) des produits. Pour les entreprises, il s’agit de l’Organisation Environmental Footprint (OEF). Cette diversité de méthodes peut devenir complexe. C’est pourquoi nous travaillons à l’élaboration d’un écoscore, qui est comparable au Nutri-Score. Un tel score écologique permet aux clients de comparer en un coup d’œil l’empreinte environnementale de produits semblables et de prendre des décisions en connaissance de cause lors des courses.
Stefan Goethaert, directeur de Colruyt Group Fine Food et responsable du développement durable des produits, explique : « Nous réalisons actuellement de nombreux tests et développons divers outils. La définition d’un écoscore est cependant bien plus complexe que celle du Nutri-Score, basée sur le produit même. Pour mesurer l’incidence des produits sur le climat, il faut répertorier toutes les étapes qui jalonnent son cycle de vie, ce qui est loin d’être évident. »